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13 mai 2009 3 13 /05 /mai /2009 22:24

REALITES ECONOMIQUES


Très schématiquement, notre système économique se base sur la consommation, laquelle s'appuie sur trois secteurs d'activité nettement différenciés :

-La production n'est pas assujettie à nos besoins, mais au rendement et à la quantité : dans le cadre de ce qu'on appelle l'économie d'échelle, le but est de produire en plus grande quantité pour produire moins cher. On conçoit bien qu'il ne serait pas rentable de faire produire en quantités réduites, en Asie ou ailleurs ce que nous consommons. Il est également facile de constater que chez nous les unités de production se regroupent au sein de structures gigantesques. L'agriculture n'échappe pas à la règle et les petits paysans disparaissent inexorablement pour laisser place à une agriculture intensive.
-La vente est l'affaire de la distribution. On comprend bien qu'une production de masse ne peut se contenter de petites structures de vente. La nécessité de gigantisme atteint donc aussi les entreprises de distribution, au point qu'aujourd'hui même les plus petites superettes de village sont les
postes avancés d'immenses réseaux de distribution. La production de masse va de pair avec la grande distribution.
-Les prix sont l'affaire de la spéculation, au moins en ce qui concerne les matières premières. Il ne s'agit plus pour nous d'acheter au juste prix, mais au prix du marché. Et le marché ne peut se permettre aucun raisonnement synthétique, il ne peut tenir compte des impacts écologiques ou humanitaires. Le marché se doit d'être exclusivement réactif, il se nourrit de l'immédiat.
Les conséquences sont claires : un gaspillage gigantesque. La production dépasse largement nos besoins réels et se doit même d'en créer de nouveaux. La centralisation des sites de production engendre des distances de transport déraisonnables, la baisse des prix s'appuie sur une baisse de qualité (même dans l'alimentation, nous avons inventé le mot « malbouffe ») et la baisse de qualité entraîne une très grande diminution du temps d'utilisation, pour des produits de moins en moins biodégradables (utilisation massive des matières plastiques). La nécessité de vendre confère une importance capitale aux emballages, dont l'utilité n'excède pas le temps de la décision d'achat.
Si vous n'êtes pas convaincu, ouvrez votre journal et regardez les offres d'emploi. Presque toutes demandent des vendeurs rémunérés à la commission. Ouvrez ensuite votre courrier et comptez le nombre de propositions de crédit. Le problème est bien d'écouler une production déraisonnable.
Pardon de me répéter, le gaspillage est gigantesque. J'ai bien peur qu'il devienne ingérable.



IMPACTS SUR L'ENVIRONNEMENT

Nous jugeons les personnalités et les organismes politiques qui nous gouvernent sur la base de leurs résultats économiques. Nous exigeons d'eux la croissance, c'est-à-dire en fait les augmentations conjuguées de la production et du pouvoir d'achat. Alors, en tant qu'électeurs responsables, comment nous plaindre de l'impact phénoménal et destructeur de notre mode de vie sur la nature et l'environnement ?
Pourtant il est facile de comprendre que si nous économisons d'un coté sur le prix des marchandises produites en Asie ou ailleurs, les besoins en énergie de ces pays et les transports induits augmentent rapidement et provoquent une flambée des prix de l'énergie. Nous payons largement d'un coté ce que nous croyons économiser de l'autre. Faisons les comptes honnêtement : nous ne gagnons rien ou pas grand-chose en termes financiers à provoquer ce désastre écologique. Seul un petit nombre (en regard de l'ensemble de la population) de spéculateurs, actionnaires ou dirigeants de grandes entreprises y trouvent leur compte.
Il serait fou d'imaginer que les désastres écologiques constatés en Chine, en Russie, en Amazonie, à Bornéo ou ailleurs sont sans incidence sur l'ensemble de la planète.

Il serait tout aussi fou de croire que les actions de recyclage, de nettoyage, de sauvegarde des milieux naturels, voire de réhabilitation des zones écologiquement sinistrées peuvent apporter une solution. Elles ne font que retarder l'échéance en sauvant ce qui peut l'être au cas par cas.
Et même des solutions alternatives comme les carburants verts, qui nous étaient présentés à une époque récente comme écologiquement acceptables, font aujourd'hui bondir nombre d'observateurs.
Nous ne pouvons surtout pas nier que le gaspillage des ressources naturelles, les déchets que nous laissons, la déforestation et la pollution sont notre fait, et qu'il est de notre responsabilité immédiate de changer nos comportements.



ECONOMIE RAISONNEE


Justement, de plus en plus de gens ont déjà ou sont en train de changer de comportement.

De grandes entreprises ont compris qu'elles devaient « virer au vert » pour gagner des parts de marché. L'une ne fournit plus de sacs plastique, une autre promet des produits « bio » dans la composition de tel article, une autre joue la carte du naturel de façon ostentatoire. Ce n'est souvent que de la poudre aux yeux, le minimum syndical pour entrer dans la mouvance mais bon, c'est déjà ça. Car mouvance il y a. La demande existe, et s'amplifie très vite. De plus en plus de consommateurs sont prêts à faire le pas, il suffirait juste que les produits soient un peu plus accessibles.
Des petits agriculteurs qui se voyaient déjà contraints d'abandonner la ferme sautent sur l'occasion, d'autres commencent timidement à s'installer. De plus en plus d'organisateurs de marchés réservent leurs emplacements aux seuls producteurs. Tout cela est bon, pour plusieurs raisons :
-Produire « bio » est bon pour le sol et les nappes phréatiques, qui sont source de toute vie.
-Les productions locales, à échelle humaine, sont économes en transports, en matériel et en énergie.
-Les productions locales s'adaptent à la demande au lieu de créer des besoins pour écouler leurs stocks, ce qui réduit le gaspillage de façon significative.
-Dans le secteur de l'alimentation, la production saisonnière assure le roulement et l'équilibre des sols tout en proposant des produits de qualité.
-Le commerce local est générateur d'emplois. On a compté que pour un emploi créé en grande surface, une trentaine disparaissait dans les petits commerces. Et l'emploi est à ce qu'il me semble la première source génératrice de pouvoir d'achat.
-Même si les prix au kilo sont différents, acheter près de chez soi ce dont on a exactement besoin coûte 10 à 15% moins cher qu'un passage hebdomadaire à l'hypermarché. J'ai fait les comptes honnêtement et sérieusement sur plusieurs mois. Certains petits supermarchés « hard discount » restent intéressants pour les produits d'hygiène, la biscuiterie et les produits non régionaux, et ils sont implantés partout maintenant.
Pour terminer, je ne pense pas qu'il soit équitable de faire travailler des gens pour des salaires de misère et dans des conditions déplorables dans les pays en voie de développement. Ceux qui pensent que c'est déjà bien beau pour eux de travailler dans ces conditions devraient aller prendre leur place, pendant le temps nécessaire pour mettre leur discours à l'épreuve de la réalité.
Un avenir harmonieux devra forcément passer par une autre forme de partage mondial, plus équitable et respectueuse.



COMPORTEMENTS ECOCITOYENS

En contrepoids aux images de plus en plus rapides que nous assènent les médias, télévision en tête, face à l'anthropocentrisme martelé par la télé réalité, le vedettariat et la « presse people », en réponse à la publicité qui veut nous faire croire que l'habit fait le moine et que le contenant révèle le contenu, beaucoup prennent leurs distances. Ils cherchent à écouter et ne se contentent plus d'entendre, et à regarder au lieu de se borner à voir : en bref, ils veulent comprendre.

Déjà le plus grand nombre trie ses déchets, reprend le vélo ou se met au jardin. Les populations des villages autour de chez nous (50 kilomètres de Toulouse) ont plus que doublé en 7 ans. En majorité des gens venus des cités. Nous avons toujours le choix de vivre autrement, de développer d'autres valeurs, de prendre la plume ou la parole. Nous avons le choix de nous montrer respectueux envers la nature et envers les autres. Nous avons le choix de construire au lieu de détruire et de laisser mieux qu'une poubelle en héritage à nos enfants.
Ceux qui disent le contraire ont quelque chose à nous vendre. 
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13 mai 2009 3 13 /05 /mai /2009 21:20


ECOLOGIE

C'est la science qui étudie les rapports entre les organismes et le milieu où ils vivent. C'est aussi la politique qui vise à réconcilier l'activité humaine avec le reste de la planète. C'est enfin un mode de vie en harmonie avec notre milieu naturel (ce qui n'empêche en rien de mener une vie normale, un écologiste n'étant pas forcément un être hirsute et braillard perdu au fond des bois...). Toujours est-il que depuis quelque temps l'écologie requiert en plus une solide vocation « d'écothérapeute ».
J'aimerais m'attarder un peu sur deux notions qui expliquent tout de même bien des choses :

La valence écologique est la capacité d'une espèce à peupler des milieux différents. L'homme est une espèce à valence écologique forte. Il est capable de peupler à peu près tous les milieux, des déserts les plus arides aux immensités glacées des régions subpolaires. On a même parlé sans rire de faire vivre des gens sur la lune ! L'homme a donc déjà colonisé à peu près tous les milieux, et ceci le plus souvent au détriment des espèces à valence écologique faible, celles qui sont incapables de déménager et doivent donc disparaître.
Une niche écologique est définie par la place d'une espèce dans un type de milieu (bombyx/mûrier) et par la fonction écologique de l'espèce au sein de l'écosystème. La niche est donc aussi définie par la nourriture habituelle de l'espèce, son comportement, ses prédateurs, ses
rapports avec les espèces concurrentes, autrement dit l'ensemble de ses caractéristiques écologiques.
D'où la multiplicité des possibilités d'impact, parfois peu visibles, qui, en modifiant puis en détruisant une niche aboutissent finalement à une altération profonde de tout l'écosystème. Les uns disent « petite cause, grands effets », d'autres iront jusqu'à citer l'effet papillon, j'en déduis juste qu'il faut faire attention à ce qu'on fait.
L'écologie, c'est d'abord le respect.



ASSOCIATIONS ECOLOGISTES


          En réaction à l'altération constatée de la biosphère et en réponse aux dangers multiples créés par l'activité humaine, des associations se sont formées pour tenter de sauver ce qui devait l'être. Il s'agissait à l'origine d'actions spontanées créées en réaction à un problème donné (la LPO pour sauver les macareux moines en Bretagne).

 

Quand des explorateurs d'un genre nouveau, caméra au poing, ont parcouru les océans, le monde habité et les régions polaires, ils ramenèrent sur leurs bobines et dans leurs ouvrages les preuves irréfutables d'une catastrophe annoncée. Une prise de conscience collective se développa rapidement et le phénomène prit une dimension mondiale. Au point qu'aujourd'hui la possibilité est offerte à tous de se rendre utile dans d'innombrables associations, des plus énormes structures internationales aux plus petits collectifs d'action locale.
Ces associations informent, elles structurent les actions, mais surtout elles montent à l'assaut sur de multiples fronts pour tenter d'empêcher ou de réparer des catastrophes écologiques majeures. Elles sont en quelque sorte les hôpitaux de la planète. Au point que même pour l'indécrottable franc-tireur mâtiné d'anarchiste que j'ai toujours été le fait de ne pas s'engager a fini par paraître irresponsable. Même si on peut garder un œil critique sur certaines organisations et sur l'impact réel de leur action, leur utilité -disons même leur nécessité- ne peut plus être remise en question.

 

 

ACTIONS PRIVEES ET COMMUNICATION


Aujourd'hui encore, de nombreux observateurs scientifiques ou simples photographes amateurs (consultez mes liens) continuent le travail. Même les journalistes ou présentateurs d'émissions télévisées sur la nature et les animaux se sont engagés, montrant qu'il suffit d'ouvrir les yeux pour comprendre l'urgence de la situation.

Mais tout le monde peut apporter sa pierre à l'édifice, sans influence médiatique, sans pouvoir et sans argent. Le commandant Cousteau a dit préférer une multitude d'actions individuelles à une opération de grande envergure. Je comprends que les gestes qui sauvent sont souvent les plus simples, les plus naturels, les plus évidents. Si chacun prenait la peine de salir moins, d'autres s'éviteraient la peine de nettoyer, de panser, de réparer, et consacreraient un temps désormais compté à reconstruire ce qui doit l'être. Je l'ai dit, tout le monde peut et doit apporter sa pierre à l'édifice.
Voici donc fleurir sur la toile une myriade de petits sites et de blogs, œuvres de particuliers indépendants de toute structure médiatisée. L'un montre la construction de sa maison écologique, un autre ses photos d'animaux en digiscopie ou utilisant des procédés ingénieux et respectueux, un autre encore ses méthodes de jardinage naturel, un autre enfin fait part des informations qu'il collecte, et ainsi presque à l'infini. Tous ces amateurs, privés, particuliers, minuscules travailleurs de l'ombre s'offrant un rayon de lumière sur le net sont à leur façon le ciment de la possible reconstruction d'un monde pas encore perdu.
Ils méritent notre considération.

 

 

PEDAGOGIE DE L'ENVIRONNEMENT

Les images alarmantes issues de l'accès facile à l'information génèrent chez bien des personnes un sentiment de finitude. Certains se disent que de toutes façons c'est fichu, que nous fonçons droit dans le mur, d'autres préfèrent fermer les yeux. La plupart ont d'autres problèmes : « les fins de mois sont déjà bien difficiles, alors pardon mais la fin du monde c'est encore après la fin du mois ». Sans compter tous ces gens qui croient encore dur comme fer que les affaires environnementales émanent de valeurs gauchistes. Pardon, mais une véritable pédagogie environnementale ne peut pas être une valeur de gauche ou de droite, c'est une valeur tout court.

Et pourtant moi j'y crois. C'est vrai qu'à première vue on peut craindre le pire pour le monde que nous laissons à nos enfants. C'est vrai aussi que le respect n'est plus une valeur à la mode. Mais justement, il est de notre responsabilité de faire changer les choses.
Voyez ce nuage d'étourneaux dans le ciel, virevoltant à l'unisson dans un ballet bien ordonné. Nous ne nous comportons pas autrement.
Il n'est pas aisé de substituer une pédagogie de l'environnement attractive et motivante à cette pédagogie des marques et de la consommation à laquelle nul ne peut échapper. Il n'est même plus crédible de dire à nos enfants : « sans ton portable, tu peux toujours parler à ton voisin, mais sans ta planète tu es mort ». Même les adultes responsables sont convaincus qu'il n'y a pas d'avenir sans croissance économique, et pas de croissance sans surcroît de consommation. Notre ouverture sur le monde se fait à travers un tube cathodique (pardon, c'est ringard, disons écran LCD ou plasma), au point que souvent nous ne faisons même plus partie du monde qui nous porte à sa surface. Mais ces comportements sont encore très récents, nous pouvons rectifier le tir, et apprendre à nos enfants à les modifier ; même si rien n'est gagné, rien n'est joué non plus.
Voyez encore ce nuage d'étourneaux : il suffirait que quelques uns changent de direction... tout le monde le sait, la mode est bien changeante
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13 mai 2009 3 13 /05 /mai /2009 19:10

ENVIRONNEMENT



          Ce que j'entends ici par environnement, c'est bien sûr tout ce qui nous entoure, ce qui semble à première vue naturel mais qui porte l'empreinte de l'homme. En fait, la notion d'environnement émane de la perception de l'homme en tant que centre de la nature, à tel point que nous avons un ministère de l'environnement, mais pas de la nature*. L'écrasante majorité du territoire français est soumise à une gestion environnementale, à tous les niveaux de l'organisation politique. Notre pays ne compte pas moins de 7 parcs nationaux, 45 parcs naturels régionaux, 326 réserves naturelles, 13 265 refuges LPO, et pardon à tous ceux que j'oublie.

Il n'est plus question de sélection naturelle. Nous procédons à des implantations d'animaux par endroits, et à des régulations ailleurs (les sociétés de chasse par exemple délivrent des permis pour tuer un nombre précis de certains animaux). L'environnement a remplacé la nature, et la gestion des populations animales prend le risque de figer le processus de sélection naturelle. Même chose dans le monde végétal avec  l'apparition de superpuissance(s) industrielle(s) inondant la planète de nouvelles plantes qualifiées d'OGM. Les insectes et les bactéries par contre mutent à des cadences forcées pour s'adapter à nos utilisations massives de produits chimiques. Ces deux tendances, ici à l'inertie de l'évolution et là aux mutations accélérées sont en train de redessiner la biosphère à une vitesse incroyable.

Déjà dans le langage courant, ce que nous appelons nature n'est plus que l'environnement, c'est-à-dire notre environnement. Les forêts deviennent «écogérées» (je ne retrouve le mot que dans la publicité de certains fabricants), ce qui veut dire en clair qu'elles entrent dans le domaine industriel. Comment ne pas faire le rapprochement entre le passage de la forêt naturelle à la forêt «écogérée» et celui de la cueillette à l'agriculture (à quand les forêts Monsanto ?). Je parle ici d'un prochain bouleversement majeur de tout un pan de la nature, dont la vie animale devra bien se satisfaire.
* pas de rapport avec le fait que tous les pays ont un ministère de la défense, alors que je ne connais aucun ministre de l'attaque.

 

 

JARDIN ET AMENAGEMENTS

 

 

Dans ce contexte, il y a gros à parier que ce sont les initiatives privées qui feront la différence. Les jardins, privés ou publics, deviennent les espaces privilégiés de la perpétuation de la vie animale et végétale. Les photographies aériennes montrent que les espaces les plus boisés de notre territoire se déplacent...dans les villes. Plus exactement dans les zones suburbaines.

D'ici à dire que c'est là que la vie peut et doit reprendre ses droits, il n'y a qu'un pas. Des écosystèmes, certes artificiels mais néanmoins viables, s'y mettent en place et il est facile d'y favoriser un équilibre biologique. Bien sûr, ces jardins ne sont qu'un biotope parmi tant d'autres mais celui-ci au moins a le mérite d'être viable à long terme : c'est une œuvre de construction, cependant que les développements démographique, agricole souvent, et industriel ont des effets destructeurs partout ailleurs.
C'est en ces termes que nous devrons sans doute repenser l'aménagement et l'entretien de nos jardins et espaces verts, sous peine d'aboutir prochainement à un état de stérilité bioécologique invivable. Les jardins ne peuvent plus se permettre d'être de simples pansements verts sur les plaies de la nature. Il est important qu'ils deviennent une des bases de la reconstruction environnementale.
J'ai bien dit environnementale et non pas naturelle, parce que la nécessité est maintenant établie de partager nos territoires, hommes, plantes et animaux, pour aboutir à un nouvel équilibre écologique.
La question de l'imbrication de nos habitats n'est même plus à discuter.



 « BIO »

Pendant longtemps, la notion de jardin s'est résumée au potager et au verger. Les jardins d'agrément étaient l'affaire de quelques privilégiés. Il s'agissait de produire sa nourriture de la façon la plus abondante et la moins chère possible. Les produits chimiques étaient largement employés, puisque seul le résultat comptait. Les facilités offertes par le développement de la distribution ont changé la donne : le jardinier amateur ne cherche souvent plus à produire beaucoup, mais à produire mieux et de meilleure qualité que les produits du commerce.

Les informations circulent et nous comprenons mieux l'interdépendance qui existe entre la qualité de notre relation à la nature et celle de notre production, puis de notre vie en général. Nous commençons à percevoir que les produits chimiques nécessaires à une production intensive ne font que remplacer ou reproduire des processus naturels de fertilisation du sol ou de prédation des ravageurs, et qu'ils n'ont pas de réelle nécessité dans le cadre d'une production extensive et encore moins familiale.
Je tiens à le dire clairement : je ne pense pas que le bio (culture et élevage biologiques) soit un retour à des valeurs perdues. Je pense qu'au contraire il constitue un réel progrès dans la compréhension globale de notre rapport à la nature, et qu'en cela il est nettement novateur.  A terme, son impact peut et doit être considérable sur l'ensemble de la biosphère et de ses populations, de la bactérie à l'être humain. Non, le bio n'est pas naturel, il est simplement une des formes les plus abouties de notre gestion des ressources naturelles (dans l'agriculture,
l'élevage, l'habitat, le textile et la production d'énergie entre autres), c'est-à-dire de la gestion de notre impact sur la planète.

 

 

 

OISEAUX ET FAUNE

 

 

Comment ne pas s'étonner devant le nombre d'espèces animales directement dépendantes de l'homme ?  En réaménageant à notre avantage notre espace naturel commun, nous avons privé nombre d'animaux des ressources nécessaires à leur survie : habitat, territoire, nourriture, espaces de reproduction. Les oiseaux des jardins, et tout particulièrement les cavernicoles, sont presque tous menacés d'extinction. Même les populations de moineaux sont en déclin alarmant. Si nous ne multiplions pas les nichoirs et les mangeoires, si nous ne développons pas les jardins biologiques, si enfin nous ne nous montrons pas attentifs à préserver ou à semer les plantes qui les nourrissent, la plupart disparaîtront en 30 à 50 ans. Je vous parle d'un temps que les moins de quarante ans connaitront forcément ! Pour couronner le tout, les scientifiques ont montré qu'en raison du réchauffement climatique les populations d'insectes migrent vers le nord bien plus vite que les oiseaux. Autrement dit, la nourriture se fait plus rare et rend à ces derniers la vie plus difficile encore. En forêt aussi, le nourrissage des grands animaux devient nécessaire, et ils deviennent de plus en plus dépendants de l'homme.
Combien d'espèces animales ou végétales disparaissent-elles tous les jours ? Nous ne pouvons obtenir que des estimations, c'est tout
dire... Et combien n'existent plus que dans les zoos, ou au mieux dans les réserves ? Nous ne pouvons pas nous contenter d'un monde où seuls survivraient les animaux domestiques et quelques espèces pillardes. Pourtant, je me souviens encore de l'accueil pour le moins polémique réservé à quelques ours ou à guère plus de loups, tout là haut dans la montagne...


 

 


 



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13 mai 2009 3 13 /05 /mai /2009 10:35

NATURE

 

C’est volontairement que je réduis ici la Nature à l’ensemble des êtres vivants, animaux et végétaux. J’irai même plus loin en désignant sous le terme de Nature les êtres vivants non soumis à l’empreinte de l’homme, de façon à établir la différence avec la notion d’Environnement.

Le premier problème, quand on parle de la nature, est de se demander ce qu'il en reste, et pour combien de temps. Comment faire autrement après tant de débats sur la couche d'ozone, la mort progressive des coraux, le dépeuplement des océans ou la disparition de la mer d'Aral, pour n'en citer que quelques uns ? La déforestation se poursuit au rythme infernal de 13 millions d'hectares par an (la surface de l'Angleterre), et chez nous il faut bien convenir que l'immense majorité des forêts n'existe encore que parce qu'elles sont situées dans des endroits inexploitables par l'homme. Voyez la surface impressionnante de forêt détruite par des incendies criminels chaque année dans le Midi.

Le règne animal n'est pas mieux loti : on estime que 20% des espèces auront disparu d'ici à 2030, et jusqu'à 37% en 2050. Autant dire demain. Pour parodier Shakespeare, être ou ne pas être  n'est plus la question. Reformulons : être, oui mais pour combien de temps ? Ne sera-t-il bientôt plus besoin d'être amateur d'art pour contempler une nature morte ?

 

 

 

ECOSYSTEMES


           Il serait trop simple d'imaginer Dame Nature comme un tout indissociable et homogène. En fait, il s'agit plutôt  d'une accumulation (et souvent d'une imbrication) d'écosystèmes. Un écosystème est une unité écologique formée d'une communauté d'espèces vivantes et d'un environnement physique (biotope). Les océans et les forêts sont des écosystèmes, la mare au fond du jardin aussi.

Jusqu'ici, les écosystèmes naturels ont suivi la lente et laborieuse évolution de l'activité humaine, ils ont eu le temps de s'adapter.Mais la machine s'est emballée : le défrichage au bulldozer, l'arrachage des haies, la sédentarisation croissante de nomades avec leurs
troupeaux, et les déplacements d'espèces animales ou végétales non endémiques ne laissent
plus assez de temps pour s'adapter. Que dire de l'impact de la taxifollia, des frelons chinois, grenouilles américaines, tortues de Floride, silures, coccinelles asiatiques ? Que penser de ces importations massives d'arbres exotiques qui n'ont pas d'insectes associés dans nos régions pendant que d'autres  insectes prennent tranquillement l'avion ?

Mais soyons juste, les plus gros problèmes sont aussi les plus insidieux. Les phosphates qui n'engraissent pas que les cultures, les pesticides, les désherbants, les actions mécaniques créent des déséquilibres qui amplifient les différences de faculté d'adaptation entre les espèces. On remarque facilement la diminution sensible du nombre de nos passereaux et en retour l'augmentation des populations de pies, corneilles, pigeons ou tourterelles turques, et même les mouettes que l'on retrouve de plus en plus loin dans les terres.

Vous l'aurez compris un écosystème est une petite chose fragile et délicate, ne pouvant survivre qu'en équilibre.
Les écosystèmes artificiels (prenant l'homme en considération comme partie intégrante) semblent ma foi plus viables : ils sont pensés, gérés, analysés et contrôlés. Et en plus ils appartiennent à quelqu'un (personne physique ou morale) ! Ne riez pas, c'est important, un propriétaire a toujours intérêt à protéger son bien... Reste à savoir dans quelle mesure ils sont porteurs d'une biodiversité représentative.

 

 


INTERDEPENDANCES ENVIRONNEMENTALES

 

Nous savons bien que les faisans, perdreaux et autres gibiers que nous croisons au cours de nos promenades campagnardes sont issus d'élevages spécialisés. Dans ces conditions la chasse ne s'apparente-t-elle pas un peu à un abattage d'animaux d'élevage ? Je parle bien entendu de chasseurs responsables, pas de ceux qui vont tirer sur n'importe quoi histoire de faire un carton. Il est amusant de constater que ces animaux que nous disons sauvages sont nés en captivité, souvent éclos en couveuses, alors que d'autres animaux vraiment sauvages investissent peu à peu les villes à la recherche de poubelles pleines de déchets qui souvent ne devraient pas en être ; autrement dit ce que nous gaspillons dans notre surabondance de consommation. Voici donc venir ici ou là des renards, des ours ou des ratons laveurs devenus citadins à la nuit tombée.

Pas de problème, ces chassés-croisés animaliers sont le reflet de l'époque, on peut vivre avec. De même pour les mouettes que l'on retrouve si loin dans les terres, et surtout dans les décharges d'ailleurs.
Les australiens ont eu l'occasion de se rendre compte de l'impact de nos inoffensifs lapins, et aujourd'hui nos moyens de transport facilitent des déplacements d'animaux pour le moins...ravageurs. Tout aussi alarmants sont les déplacements de pollution. Nuages baladeurs, nappes phréatiques et cours d'eau contaminés, océans poubelles...
D'ailleurs, à propos de poubelles, je ne sais même pas où finissent les miennes !

 

 

 

LA VIE SAUVAGE

 

 Est-elle encore sauvage, ou retranchée ?  L'espace vital des animaux vraiment sauvages se réduit comme peau de chagrin, tous les jours davantage. Dans ces conditions, y a-t-il encore un avenir pour le monde sauvage ? Même les requins et les baleines, maîtres jusque là incontestés de l'immensité des océans, sont aujourd'hui menacés.

Nous sommes issus de la nature, pouvons nous vivre sans ? Je n'ai pas de réponse. Je constate simplement qu'une part toujours croissante de nos jeunes citadins s'enferment plus dans des mondes électroniques et virtuels qu'ils ne profitent de la vie réelle. Leurs ancêtres étaient issus d'une nature sauvage dont eux n'ont plus besoin. La nature, dit-on, reprendra toujours ses droits. Oui mais quelle nature ? Issue de quelle biodiversité, émanant de quel équilibre salutaire ? Je l'ai dit, les espaces protégés dédiés à la préservation de la vie sauvage sont trop souvent des zones difficiles, où nous ne voudrions pas vivre nous même. Et voici que nous nous en satisfaisons au nom des animaux, sans considération pour les espèces à valence écologique faible, celles qui s'adaptent difficilement.
Ne sommes nous pas en train d'organiser en toute bonne foi une nouvelle sélection naturelle ? Et selon quels critères, les nôtres ou ceux qui sont dits naturels ? Je ne critique personne, au vu de l'état des lieux tout est bon à prendre.
Mais bon, quand même, on peut se poser des questions, non ? 
 

 

 

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